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TURKEY / Istanbul: Reportage Fashion Week Printemps / Eté 2012
by Modem – Posted November 05 2011
© Modem

Fashion Week

Du 7 au 10 septembre 2011, l'événement a réuni 22 défilés, sous une tente, dans le quartier branché de Galata.

En soutenant la recherche et l’expérimentation, l'industrie turque a su faire évoluer son outil de production. En encourageant sa jeunesse, elle lui a donné un tremplin et s’est offert, par là même, des ambassadeurs : Dice Kayek, Rifat Ozbek, Yazbukey, Bahar Korçan, Erkan Coruh, Umit Unal, Arzu Kaprol, Hakkan… Chacun, à sa façon, a su séduire le marché occidental friand d’une esthétique dont les codes sont, petit à petit, entrés dans les moeurs : une modernisation des classiques orientaux – pantalons sarouels, épaules larges, tailles marquées…, un travail expert du cuir et du sertissage de pierres précieuses, un goût pour les mixtes de couleurs

Ces collaborations entre industriels et jeunes poulains ont permis la création de marques plus commerciales et servent le dessein créatif de la Fashion Week Istanbul, qui s’avère propre à inspirer la presse et les acheteurs internationaux. Désireuse de dynamiser encore plus son image "créateurs", la FW Istanbul septembre 2011 a déménagé de la centrale électrique pour investir le quartier branché de Galata où fleurissent les boutiques nouvelle vague. Elle a abandonné l'idée d'un showroom de marques industrielles pour déployer un mini showroom de créateurs nouvelle génération. L'histoire est en marche…

Arzu Kaprol, qui défile à Paris, a proposé à ses assistants de créer une collection, nommée « Studio Arzu Kaprol ». Déclinant un exercice de style autour de la robe blanche, Gülcan Ardic conçoit des robes couture, structurées/déstructurées par des découpes savantes à la poitrine, de la fluidité au niveau des jambes, des épaulettes et, pour le dernier passage, une colonne vertébrale articulée en tissu.

Il est également question d’organes vitaux chez Deniz Kaprol – la belle sœur d’Arzu Kaprol – qui présente une collection de bijoux en métal argenté. Les mannequins portent un académique blanc, parfois nanti d’une structure métallique – cages thoracique ou articulations. Elles tiennent une chaine au bout de laquelle pend un cœur, un phallus ou encore un fœtus…

Simay Bülbûl a également une démarche introspective. Avec «Breaking Point», le nom de sa collection, elle traduit "le point de non retour du système social et ses conséquences dans la vie de tous les jours via la garde robe d’une femme moderne". Résultat : 15 silhouettes présentées sur des Stockman, blanches ou noires, majoritairement en cuir d’agneau très fin, découpé en lanières, tresses ou autres stries sophistiquées…

La volonté de transcender les codes se retrouve chez Nyazi Erdogan qui s’inspire du costume traditionnel religieux, que portent les jeunes hommes turcs, pour décliner un vestiaire complet aux coupes sobres et couleurs franches (bleu pétrole, safran, blanc, gris, noir…).

Chez Lug Van Siga les mannequins semblent s’être délestées de leur Burga pour dévoiler une épaule, un dos, un ventre, une jambe… Là encore, il est question de découpes subversives – une robe avec une croix sur la poitrine -, de lianes comme des fouets, de transparences de mousseline

Özlem Süer s’éloigne des moeurs orientales et se tourne vers l’époque victorienne revisitée avec quelques pièces en jean.

Mehtap Elaidi, présente au Fame, porte de Versailles, en septembre 2011, mixte le rouge et le rose fushia sur des silhouettes asymétriques - demies vestes ou jambes de pantalons.

Tuvanam, autre maîtresse de la couleur version Ibiza néo70’s, décline un vestiaire avec des couleurs subtiles, gourmandes et des camaïeux de fils entrelacés. Super fashion !

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Lire notre article sur les boutiques créateurs à Istanbul

Florence Julienne© Modemonline.com

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