Fashion Week
Le 25 janvier 2012, le créateur spécialisé dans la fourrure nous a livré sa vision d'un Native Americans cemetery.
Quentin Véron a orchestré sa présentation aux Arches du Marais, un décor de caves voutées. Ambiance glagla, donc, d'autant que les mannequins vedettes étaient des squelettes. Ces derniers avaient enfilé leur fourrure - pour ne pas avoir froid ?! - et prenaient la pose.
Cette scénographie un peu macabre, façon voyage dans le passé, correspond bien à l'univers underground - dandy gothique - que développe le créateur. Ce n'est pas la première fois qu'il présente dans une cave…
Vraisemblablement, cette mise à scène a le souhait de provoquer. C'est une "divine comédie", car la fourrure est à Quentin Véron ce que la poésie est au romantisme : un moyen d'expression.
Au delà de ses cadavres exquis il y a la sophistication du travail de la fourrure. Une fourrure (vison, renard, poils de chèvre) qu'il n'hésite pas à découper en bandes au lazer, à éjarrer pour la rendre plus aérienne, à teindre en ses bouts pour donner l'impression qu'elle a trempé dans la terre rouge.
En cela, ses créations couture printemps-été 2012 évoquent un nouveau western, comme dans la chanson de MC Solaar : "Le vent souffle en Arizona. Un état d´Amérique dans lequel Harry zona…"
Une égérie entre squaw et cow girl… Armée d'une mini jupe, façon pagne, en cuir chocolat, de plumes à son chapeau haut, de franges à ses godasses, de liens autour des bras, d'épaulettes en fourrure, de collerettes en cuir reliées tels des corsets de gorge…
"Parfois la vie ressemble à une balle perdue. Dans le système moderne se noie l´individu" ajoutait MC Solaar. Gageons que Quentin Véron a sorti sa meilleure arme.
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Par Florence Julienne
Lire l'interview de Quentin Véron