L’Hôtel de la Monnaie accueillait D-Form, le tapis née de la collaboration entre Patrick Norguet et la maison Tai Ping.
Conçu comme un travelling visuel dans l’univers de la décoration française, D-Form représente la haute facture chinoise dans l’art de la tapisserie. Une rencontre entre deux énergies et deux cultures pour un tapis reliant la France de Louis XIV à la Chine d’aujourd’hui. Rencontre avec Patrick Norguet.
Comment est né D-Form ?
Patrick Norguet : "Le projet a commencé il y a trois ans pour un projet d’architecture d’intérieur. J’ai travaillé sur le Sofitel de Lyon et pour répondre à l’idée du luxe dans la décoration d’un hôtel, j’ai commencé à faire des recherches sur des savoir-faire locaux, car pour moi le luxe est lié à l’histoire et à la culture. Inévitablement je suis tombé sur la tradition lyonnaise du tissage de la soie, et j’ai commencé une vraie recherche d’archives. C’est là que j’ai découvert les merveilles des tapis Tai Ping. J’ai organisé des séances de photographies pour pouvoir travailler sur les motifs graphiques datant du XVII siècle à aujourd’hui."
S’agissait-il de votre première collaboration avec Tai Ping ?
P.N. : "Nous avions déjà collaboré mais d’une autre façon car souvent Tai Ping intervient sur des projets spécifiques d’architecture à la demande des designers ou des architectes et j’avais déjà fait appel à Tai Ping dans ce cadre là. Mais D-Form marque la première collaboration, de la conception d’un projet jusqu’à son développement hors contexte de commandes spécifiques."
Qu’est-ce qui vous a séduit dans la réalisation d’un tapis ?
P.N. : "C’est un exercice qui m’intéressait et qui s’inscrit dans les recherches que je développe avec les industriels. Grâce au projet de l’hôtel de Lyon, j’ai eu accès à toute une tradition de la tapisserie depuis Louis XIV et au savoir-faire Tai Ping. Cet industriel était donc le partenaire idéal. Tant pour sa maîtrise dans les techniques artisanales que pour son innovation industrielle. Ce tapis grand format méritait le plus grand savoir-faire en Chine et
Tai Ping a fait travailler pendant des mois les meilleures mains. D’autant que les motifs étaient très difficiles à interpréter. C’est presque de la peinture, de petites scènes, c’est très complexe.
Il fallait vraiment des gens de qualité pour fabriquer cet ensemble."
Quel a été le motif ou l’idée qui a orienté la composition graphique ?
P.N. : "C’est une sorte de travelling sur l’histoire de la décoration française, mais à un certain moment j’ai fait abstraction de l’histoire, pour privilégier un travail de composition graphique. J’ai pioché dans le matériel photographique pour recomposer une histoire et j’ai essayé de retrouver une image qui soit la plus sensuelle possible. C’est presque un paysage qu’on survole… J’ai mis des accents surdimensionnés et des éléments plus petits. Enfin j’ai joué sur la trame pour qu’on oublie la dimension textile et que l’on se retrouve dans un paysage."
Tai Ping Carpets
15 Rue des Fontaines du Temple 75003 Paris - 01 48 04 48 90
www.taipingcarpets.com
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