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Louise Breguet et Jean-Baptiste Souletie
by Modem – Posted December 14 2012
© Modem

La Chance, édition de mobilier contemporain. Une certaine touche française

Ils viennent d’univers très différents, l’architecture et la finance, et c’est une même passion pour le dessin, le mobilier et les beaux objets, qui les a réuni autour de leur projet de maison d’édition LA CHANCE, lancée à Milan en avril 2012 lors de la Design Week sur l’espace Moast de Tom Dixon. Aujourd’hui, Louise Breguet et Jean-Baptiste Souletie cofondateurs de la marque affichent 10 designers de 9 nationalités pour 1 collection en 2 temps qui offre, dans des finitions différentes, deux univers symétriques : Hyde et Jekyll.

Rencontre avec deux entrepreneurs pour qui La Chance est avant tout un regard sur l’environnement domestique, des opportunités de rencontres et une certaine idée des arts décoratifs à la française.

Quelle est la genèse de votre maison d’édition La Chance ?
Jean-Baptiste Souletie : La Chance est née en trois étapes. La première nous a conduit à définir ensemble la marque et ses fondements, la seconde à rassembler un pool de designers et à réfléchir à une politique de développement et la troisième à définir des valeurs et des orientations de production.
Notre rencontre avec Pierre Favresse (designer) et Cédric Morisset (consultant) a été assez décisive dès l’origine du projet. Nous avons pris le parti de nous lancer à Milan en avril 2012 avec une collection forte et ambitieuse. Nous avons organisé notre présentation avec 14 pièces de mobilier signées par 10 designers internationaux. Cette opération a eu un bel impact médiatique. Nous revendiquons une identité française tout en étant une marque cosmopolite composée de designers internationaux. C’était important pour nous de pouvoir exister immédiatement sur la scène internationale, en nous ouvrant à de nouveaux marchés.

Vous mettez l’accent sur les designers et les matériaux et sur une production européenne.
J.-B. S. : Avec les designers nous avons mis en place un véritable processus collaboratif. Ils sont impliqués de A à Z, du dessin à la production finale au côté des fabricants. Le rôle de l’éditeur est à mon sens celui de centraliser les contraintes, les aspirations et les dynamiques. Nous sommes à la croisée des chemins entre le designer, l’usine et le distributeur.
Concernant la production, nous tenons à utiliser des matériaux pérennes comme le métal, le bois massif, le verre soufflé, c’est un parti pris qualitatif et esthétique. Nous avons choisi de fabriquer en Europe plutôt qu’en France par nécessité. Au démarrage, nous avons trop souvent été découragés par les entreprises françaises que nous avons approchés. Nous avons constaté malheureusement peu de réactivité ou bien avons été soumis à des coûts de fabrication bien trop élevés.
Les designers nous aident pour la recherche de savoir-faire et c’est très naturellement que nous sous sommes tournés vers l’Europe ou nous avons pu constater au-delà des capacités de productions et des coûts intéressants, une vraie volonté d’implication dans nos projets de la part des fabricants.

Quelles sont vos perspectives de développement ?
J.-B. S. : A terme, nous aimerions investir tous les espaces de l’environnement domestique, aller vers l’objet ou les arts de la table… Nous avons commencé notre activité en éditant des pièces importantes de mobilier comme la table Magnum de Pierre Favresse, la méridienne Borghese de Noe Duchaufour-Lawrance ou la table basse Float de Luca Nichetto tout en éditant une lampe, ou un tabouret en deux hauteurs. Nous aimerions pouvoir collaborer avec de nouveaux designers, nous ouvrir à de nouveaux horizons : développer nos produits pour le contract et réfléchir à du mobilier outdoor.

Que veut dire Jekyll et Hyde, deux identités pour une même collection ?
J.-B. S. : Oui notre idée avec Louise Breguet est de proposer une collection qui aurait deux personnalités. Les pièces de mobiliers se différencient par des finitions différentes, on peut les acquérir dans des matériaux divers plus ou moins colorés, pop, sobre, luxueux. La lampe Vulcain est proposée avec un pied en aluminium anodisé ou en marbre par exemple, son abat-jour en ton laiton ou laqué blanc. Son prix, ainsi que son allure, changent selon son matériau.
Nous mixons et juxtaposons volontairement de nombreux matériaux dans un même objet, cela implique des assemblages plus ou moins compliqués et donne une cohérence intéressante. En cela que nous revendiquons une certaine culture des arts décoratifs à la française. Nous renouons avec les grands ensembliers des arts décoratifs. Nous aimerions produire une marque de mobilier et d’objets reconnaissable par ses codes.


Quels sont vos modèles ?
J.-B. S. : Je me souviens de Cappellini à Paris lorsque la marque était installée rue des Rosiers dans cet ancien hamam, cette maison présentait des pièces incroyables, beaucoup d’entre-elles sont devenues des standards ! J’aime beaucoup les éditions de Tom Dixon, elles sont très cohérentes, très justes tant sur le plan esthétique que commercial. L’installation de chaises et de bancs publics Rubber à Trafalgar Square en 2005 était géniale. Je regarde également des marques nordiques comme And Tradition. Le modèle ce serait un positionnement haut de gamme pour un marché international.

Vos projets immédiats ?
J.-B. S. : Nous sommes invités à occuper la verrière du Bon Marché du 8 janvier au 9 février prochain, puis nous partons pour Saint Petersbourg en février dans le cadre d’une sélection française. Dans l’immédiat ? Nous avons à cœur de développer notre collection et nous présenterons 6 nouveaux produits à Milan en avril 2013.


Plus d’infos : www.lachance.fr

Propos recueillis par Cendrine de Susbielle



Tabourets Rocky Hyde



Tabourets Tembo Hyde










Sofà Borghese Hyde



Sofà Borghese Jekyll

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