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Calla Haynes
by Modem – Posted October 13 2010
© Modem

Rencontre avec Calla Haynes pour sa ligne « Calla »

Vous avez grandi à Toronto et vous travaillez à Paris depuis huit ans, depuis un an et demi sur votre propre ligne Calla. Pourquoi présentez-vous votre collection pour la première fois?

Calla Haynes: On a voulu commencer doucement. Maintenant, j’ai présenté ma troisième collection pour la première fois à la presse. Le moment nous semblait propice. Cette année nous avons bien vendus, j’ai été finaliste pour l’ANDAM, le prix français le plus important pour les jeunes créateurs, nous avions eu une bonne presse en France et aux Etats-Unis et le bureau de presse international KCD a proposé de travailler avec nous. Alors, nous nous sommes dits que cette saison pourrait être particulièrement intéressante pour se lancer dans une présentation.

Comment êtes-vous devenu designer ?

C.H : J’ai grandi à Toronto et j’ai toujours voulu faire de la mode ! Je n’ai jamais rêvé de devenir médecin ou quelque chose du genre. Alors j’ai fait mes études de mode à la Parsons School à New York et pour la troisième année j’ai pris l’option pour venir à Parsons Paris. A la fin des mes études j’ai trouvé un stage avec Olivier Theyskens chez Rochas puis chez Nina Ricci et je suis resté avec lui pendant cinq ans. J’ai travaillé comme assistante et comme c’était un petit studio j’ai beaucoup appris. Mon travail principal était le textile, le développement des imprimés, des jacquards et de la broderie..

Qu’avez-vous appris chez Olivier Theyskens?

C.H : J’ai appris ce que veut dire la Couture : des textiles vraiment haute-gamme, de faire une recherche très intense, le travail des jacquards, de ne pas se contenter des tissus qui sont sur le marché mais d’aller plus loin.

Les collaborations avec d’autres marques vous ont-ils encouragé à dessiner votre propre collection et d’où est venu votre inspiration?

C.H: J’avais une bonne base en graphisme, du coup, après mon passage chez Olivier Theyskens j’ai commencé à dessiner les textiles pour Alexander Wang, Jeremy Laing, Robert Normand et Erin Featherston. Quand j’ai commencé avec ma propre collection je savais que mon point fort était les imprimés. Du coup j’ai travaillé les imprimés, leur placement sur le corps. Je suis inspiré par les textures, par la nature et les coups de pinceau des peintres et par l’art contemporain.

Quelle était l’idée pour cette collection de robes et de pantalons, riche en imprimés originaux?

C.H: Par exemple pour cette collection divisée en trois thèmes. D’abord j’ai pensé au travail des mosaïques dans le jardin de tarot de Niki de Saint-Phalle en Toscane. Du coup, mes robes ont un aspect beaucoup plus graphique qu’avant. Il y aussi des imprimés qui semblent être en 3D, comme un trompe-l’œil dans lequel on peut se perdre. Puis, pour le thème « relax » j’ai créé des imprimés qui rappellent la texture du sable noir sur les plages du Mexique.

Vous évoquez aussi comme influence l’actrice mexicaine Maria Félix…

C.H: Oui, j’ai découvert les bijoux de Maria Félix, une personnalité forte et exubérante. Un jour, elle est entrée dans la boutique de Cartier Rue de la Paix avec des vrais crocodiles dans un bocal ce qui a inspiré Cartier à créer son célèbre collier avec deux crocodiles. Comme je suis quelqu’un de timide et de doux j’ai voulu rajouter un peu plus de drame et d’extravagance à ma collection en prenant pour exemple Maria Félix !

Quelle femme vous imaginez-vous dans vos robes à imprimés?

C.H : Mes robes vont bien à des femmes très créatives. Elles sont très uniques mais dès qu’elles sont portées c’est super confortable. Je pense à mettre des élastiques à la taille, des grandes poches et mes pantalons sont minces mais permettent le mouvement car je pense à une femme active, qui doit travailler dans son atelier. Cette une petite collection mais il y a des pièces pour le jour, pour la nuit et même pour le week-end. J’appelle « luxe décontracté », des silhouettes modernes, faciles à porter avec des détails couture, un bout de satin par ici, une broderie à la main par là.

Marcus Rothe pour Modemonline

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